Les hommes sont comme les vins : avec le temps, les bons s'améliorent et les mauvais s'aigrissent.

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1 février 2007

Psychanalyse..comportements humains amoureux

Pour les mordus de Psychanalyse, de Psycho et de tout ce qui explique un peu mieux les comportements humains; je suis tombée sur un texte ma fois...passionnant!
le voici:
Texte de :
(Michael Balint)

La conquête amoureuse:

(...) L'identification orale est essentiellement fondée sur l'introjection : le Moi assume certaines qualités de l'objet sans lui montrer la moindre considération.
Un bon exemple de ce type d'identification est le rite de la sainte communion que le croyant effectue (avec l'aide d'un prêtre), pour son propre bien. C'est lui qui désire être semblable à son Dieu, et il ne se soucie guère de savoir si Dieu désire ou non être incorporé et assimilé : cela va de soi. La situation est tout autre en ce qui concerne l'identification génitale, c'est-à-dire une relation fondée non seulement sur la satisfaction génitale mais aussi sur l'« amour génital ».
Là, les intérêts, les désirs, les sentiments, la sensibilité et les insuffisances du partenaire ont, ou sont supposés avoir à peu près la même importance que les nôtres. Dans une relation harmonieuse, toutes ces tendances incompatibles doivent être équilibrées avec le plus grand soin, ce qui est loin d'être une tâche facile.
Pour conquérir et conserver pour de bon un objet génital aimant et aimable, rien ne peut être considéré comme allant de soi, comme dans le cas de l'amour oral ; une épreuve de réalité permanente, vigilante et rigoureuse doit être effectuée sans relâche.
Ceci pourrait s'appeler le travail de conquête (réciproquement, cela représente pour le sujet un dur travail d'adaptation à son objet). C'est une tâche exigeante, surtout au début d'une relation mais, même par la suite, elle doit être maintenue sous une forme atténuée. En d'autres termes, les deux partenaires doivent être constamment en harmonie.
Là encore, les animaux sont totalement différents. S'ils sont en chaleur, tous deux désirent l'acte sexuel, et il n'y a presque aucun travail de conquête a faire en comparaison avec l'homme, il n'y a presque pas de cour amoureuse préliminaire. S'ils ne sont pas en chaleur, la plus habile des cours amoureuses se révèle inefficace.
En général, une harmonie durable entre les partenaires n'est pas nécessaire. En revanche, l'homme est potentiellement toujours en chaleur, il est toujours possible d'éveiller son intérêt, mais potentiellement il peut toujours repousser un éventuel partenaire. L'harmonie durable est une condition d'importance capitale.
C'est Freud qui a signalé l'importance du plaisir préliminaire, c'est-à-dire de la satisfaction prégénitale, dans le travail de conquête. Celui-ci pourrait également être considéré comme une brève récapitulation du développement sexuel de l'individu, avant chaque acte sexuel.
Naturellement, ce développement est plus ou moins individuel, c'est-à-dire différent pour chaque couple. Un amour harmonieux ne peut s'établir que si ces différences individuelles ne sont pas trop importantes, si une identification mutuelle entre les deux partenaires est possible sans provoquer une tension excessive.
L'amour génital harmonieux nécessite donc une épreuve permanente de réalité, afin que les deux partenaires puissent découvrir et satisfaire dans le plaisir préliminaire le plus possible de leurs besoins et de leurs désirs mutuels. De plus, nous sommes non seulement supposés donner à notre partenaire tout ce qui est en notre pouvoir, mais encore prendre plaisir à le donner, sans trop souffrir du fait que nos propres désirs restent nécessairement en partie insatisfaits.
Tout cela doit continuer pendant tout le temps que dure la relation amoureuse elle-même, avant comme après la satisfaction génitale. Ce travail de conquête (et d'adaptation) est donc un effort mutuel des deux partenaires, visant à satisfaire les désirs et les besoins individuels de l'un et de l'autre, le processus d'éducation ayant rendu ceux-ci différents selon les individus, c'est-à-dire déformés par rapport aux désirs et aux besoins primitifs.
Ce travail exerce sur le système nerveux une tension considérable que seul un Moi sain peut supporter. Néanmoins, il ne peut se relâcher qu'à l'instant qui précède l'orgasme. C'est alors que surgit cet état de confiance bienheureux dans lequel tout au monde est devenu parfait, tous les besoins individuels sont satisfaits, toutes les différences individuelles sont effacées, et où subsiste un seul désir - identique - qui submerge l'univers entier et entraîne la fusion du sujet et de son partenaire dans une « union mystique ».
Cependant, il ne faut jamais oublier que ce bonheur suprême fondé sur une régression à un stade infantile d'épreuve de réalité est dans une grande mesure illusoire. Cette épreuve de réalité primitive permet à l’individu de croire - un moment - que tous ses besoins ont été satisfaits, que le monde entier, et en particulier tout ce que ce monde contient de bon, se confond avec le Moi heureux.
C'est le stade le plus primitif de la relation d'objet, celui que Ferenczi a appelé amour d'objet passif. Les gens normaux ont assez de souplesse pour ne pas redouter cette profonde régression, ayant une confiance totale en leur capacité d'en émerger le moment venu.

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